La télémédecine, une avancée mais pas la réponse aux déserts médicaux
La télémédecine va se développer. Cela correspond de manière générale à un progrès, le cas échéant une meilleure prise en charge du malade, le médecin disposant ainsi de nombreuses données qu’il peut croiser avec la demande du patient, permettant d’avoir un avis à distance, avec moins,de perte de temps, de déplacement du malade ou du médecin. Mais la télémédecine a ses limites, et ne peut se substituer à la présence du médecin dans nombre de situations.
D’une part le diagnostic doit pouvoir constituer à s’appuyer sur des observations précises, la palpation, l’auscultation…
Et d’autre part, elle ne peut et ne doit en aucun cas être considéré comme solution aux déserts médicaux, et permettre aux pouvoirs publics de se dérober, de repousser à plus tard l’égal accès aux soins de tous sur le territoire français. il est rappelé que cet accès aux soins est garanti par la constitution et la loi, et qu’il faudra bien un jour revenir sur la liberté d’installation des professionnels s’il se maintient une aussi mauvaise répartition des professionnels en France.
La télémédecine : nouvel outil intéressant pour les médecins et les malades, palliatif de circonstances mais pas « la » solution aux déserts médicaux.
Quoi qu’il en soit, cela demeure un progrès qui va s’intégrer dans le processus de prise en charge des soins par l’assurance maladie.
La téléconsultation, les nouvelles règles
De nouvelles règles ont été définies par l’arrêté du 16 août 2018 , qui confirme la date d’ouverture au 15 septembre 2018 de la télémédecine – téléconsultation et télé-expertise.
La téléconsultation est une consultation à distance « réalisée entre un médecin en activité libérale conventionnée, dit « téléconsultant », et un patient, ce dernier pouvant être assisté par un autre professionnel de santé ». La téléconsultation ne peut pas être préconisée pour certains actes complexes ou très complexes nécessitant l’examen physique du patient.Le texte précise que les téléconsultations s’organisent « dans le respect du parcours de soins coordonné ». Le patient devra être orienté par son médecin traitant et connu du médecin téléconsultant. .Les patients ne bénéficiant pas de médecin traitant désigné ou dont celui-ci n’est pas disponible dans un délai compatible avec leur état de santé peuvent téléconsulter grâce aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), équipes de soins primaires (ESP), maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), etc.
Le montant de la téléconsultation est le même que celui de la consultation habituelle, soit 23€
2La télé-expertise 12 à 20 euros
la généralisation de la télé-expertise (qui permet à un médecin de consulter l’avis d’un confrère face à une situation médicale) et dont il faut souligner ici tout l’intérêt.sera quant à elle connue avant la fin de l’année 2020.
Deux niveaux de télé-expertises sont d’ores et déjà détaillés .
Le niveau 1 est un avis donné sur une question circonscrite sans nécessité de réaliser une étude approfondie
Le niveau 2 consiste à un avis circonstancié (et ponctuel) dans le cas d’une situation médicale complexe après étude approfondie.
La rémunération des professionnels est conditionnée aux niveaux de télé-expertise et à la fréquence. Les actes de télé-expertise ne peuvent pas faire l’objet de dépassements d’honoraires.
Enfin, le travail de coordination du médecin requérant est aussi valorisé via un forfait versé annuellement. Il sera rémunéré à hauteur de cinq euros par télé-expertise de niveau 1 et dix euros par acte de niveau 2 (dans la limite de 500 euros par an et par patient).