Comme chacun sait, les engagements du grenelle de l’environnement non seulement ne seront pas tenus en ce qui la réduction de 50% en 2018, mais leur consommation a augmenté depuis 2011. Allant à l’encontre des avis du CIRC, et des attentes des populations, la commission européenne renouvelle pendant quelque mois, contre toute attente, l’autorisation de mise sur le marché l’un des produits les plus emblématiques.
Dans le Département de la Manche, avec l’augmentation de la surface des sols en cultures, la situation ne s’améliore pas. Les plaintes des voisins de nouveaux champs de cultures commencent à apparaître à l’UFC Que Choisir de la Manche (pour la dernière en date, l’agriculteur nouvellement installé à proximité d’un consommateur à AGNEAUX aurait clairement indiqué qu’il ne ferait aucun effort en proximité de la clôture et du jardin de ses voisins). Mais cela ne se réduit pas bien sûr au seul voisinage : ces pesticides se retrouvent largement au delà des propriétés voisines, dans notre eau à tous, dans l’air que nous respirons, les sols, et bien sûr dans notre alimentation, notre organisme et celui des autre être vivants (abeilles notamment).
Si l’agriculture demeure la principale consommatrice de pesticides, cela n’excuse pas la persistance de leur utilisation par d’autres professionnels, les collectivités et les particuliers.Ces derniers jours, Manche Nature dénonçait à juste titre les traitements chimiques lourds effectués par la SNCF le long des voies affectant parfois, selon ce qu’ils indiquent, les haies et talus à proximité à différents endroits de la Manche ainsi qu’ils ont a pu le constater. Des progrès ont effectivement été remarqués du côté des collectivités locales, mais ce n’est a priori pas le cas de la SNCF.
Du côté des particuliers, le message peine à passer malgré les différents campagnes menés notamment par les UFC de Normandie qui ont réalisé des enquêtes et dépliants pour s’en passer – Cliquer ici DepliantJardin2013A2
Or ces produits sont à la libre disposition des consommateurs qui ne disposent pas le plus souvent d’informations suffisantes quant à leur utilisation.
Par précaution, la vente en libre service de certains herbicides et pesticides devait être interdite en 2016. Mais le législateur a dû reporté l’interdiction d’un an, laissant le temps aux magasins de s’engager dans un programme de « retrait » Que Choisir a donc décidé de voir ce qu’il en était concrètement sur place.
L’enquête effectuée dans le Département de la Manche sur la vente des pesticides dans les magasins spécialisés dans le jardinage
Il s’agissait pour nos enquêteurs de noter les conseils adaptés que prodiguent les jardineries lorsqu’un consommateur les sollicite pour quelques pissenlits sur la pelouse, des mauvaises herbes en descente du garage et des pucerons sur les rosiers.
Résultat : Du Nord au Sud du département de la Manche, rien n’a vraiment évolué en ce qui concerne le conseil et l’information, les résultats sont toujours aussi décevants à l’exception probable de Jardiland de St-Lô, il faut la souligner, qui, à la différence des autres Jardiland, s’en tire avec un 17,9/20 (questionnement et réponses appropriées dans tous les cas) quand la moyenne des différentes enseignes dans les 9 magasins enquêtés sachant que 3 ont obtenu 2/20 … lamentable !
Ces derniers, sans même se préoccuper de l’importance du problème, orientent le consommateur sur l’arsenal chimique présent dans les rayons, en se souciant peu de leur impact sur la santé et l’environnement.