La 4e édition de la carte interactive de l’eau du robinet montre que la plupart des consommateurs de la Manche reçoivent une eau conforme en tous points aux critères réglementaires. En revanche, 2 % d’entre eux reçoivent une eau polluée en bromates et arsenic. La carte fait ressortir certaines lacunes au niveau de la réglementation et des mesures de gestion locales, notamment en matière de pesticides et de perturbateurs endocriniens.
Au vu de ces résultats, l’UFC-Que Choisir de la Manche demande une interdiction des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. L’Association invite les consommateurs de la Manche à vérifier gratuitement la qualité de l’eau du robinet de leur commune.
Une eau conforme à la réglementation pour 98 % des consommateurs du département
L’étude par l’UFC-Que Choisir des analyses de la qualité de l’eau du robinet de la totalité des communes de France métropolitaine¹, sur la base des relevés des Agences Régionales de Santé, montre que 98 % des consommateurs de la Manche ont accès à une eau conforme à la totalité des critères sanitaires.
Des contaminations dues aux défauts de traitement : les bromates et l’arsenic
Deux pour cent des consommateurs, essentiellement dans des petites communes de zones rurales, reçoivent une eau non conforme. Le bromate constitue la première cause de non-conformité. Il est présent dans l’eau de treize réseaux de distribution du département soit 2,34 % de ceux-ci. Il contamine l’eau desservie à des consommateurs principalement ruraux, à l’exception du sud de Cherbourg. L’arsenic ne concerne que deux petites communes soit 0,4 % de la population du département avec des.dépassements observés très faibles et juste au-dessus de la limite réglementaire mais constés 3 fois sur 7 en moins de 2 ans.
Des pesticides perturbateurs endocriniens suspectés retrouvés dans 24 % des analyses pourtant réputées conformes
À la différence des autres polluants dont on peut accepter la présence tant qu’elle est inférieure aux limites sanitaires, les perturbateurs endocriniens (p.e.) peuvent avoir de graves conséquences sur la santé à très faibles doses. Les p.e. devraient être strictement interdits en application du principe de précaution.
La réglementation européenne sur les pesticides empêche en théorie la vente de pesticides ayant des propriétés p.e. Mais dans la pratique, le niveau d’exigence requis pour démontrer les effets néfastes sur le système hormonal est tellement élevé qu’il rend cette réglementation totalement inopérante. Des centaines de pesticides soupçonnés d’être p.e sont laissés sur le marché. Ainsi dans la Manche, pour 24 % en moyenne des analyses considérées comme conformes, notre étude révèle la présence de pesticides soupçonnés d’être p.e. à des teneurs inférieures aux limites réglementaires mais quantifiables.
Une pétition contre les pesticides
L’UFC-Que Choisir de la Manche vous invite donc à cliquer sur la carte interactive de l’eau du robinet en accès libre pour vérifier la qualité de son eau potable. Vous avez également la possibilité d’agir par l’intermédiaire d’une pétition (cliquer sur ce mot) pour une eau garantie sans pesticide.
De plus, afin de garantir une eau véritablement indemne de pesticides et limiter l’exposition des consommateurs à ces molécules particulièrement nocives, l’Association demande aux pouvoirs publics d’assumer leurs responsabilités. Ces derniers doivent faire de la santé des consommateurs d’eau une priorité en interdisant la commercialisation des pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens en application du principe de précaution.
¹ Analyse portant sur 46 145 réseaux de distribution répartis dans les 34 638 communes de France métropolitaine, sur la période de janvier 2019 à décembre 2020, pour la cinquantaine de critères définis par la réglementation européenne (qualité bactérienne, pesticides, nitrates, aluminium, arsenic, radioactivité, etc.), avec au total plus de 34 millions de résultats d’analyse alimentant notre étude.